Centre de kératocône de Hombourg

La cornée est la partie antérieure transparente de l'œil et, en tant que l'un des milieux réfringents, elle joue un rôle déterminant dans la représentation des objets perçus.

La lumière incidente passe à travers le film lacrymal, est réfractée par la cornée, traverse l'humeur aqueuse de la chambre antérieure de l'œil, est limitée par la pupille et atteint le cristallin, où elle est à nouveau réfractée, puis transmise par le corps vitreux et atteint enfin la rétine, où les rayons lumineux sont transformés en impulsions nerveuses et transmis au centre visuel du cerveau.

La cornée de l'œil, seul tissu transparent du corps humain, doit être considérée comme une "merveille de la nature". D'une épaisseur moyenne de 0,5 mm, elle est composée de cinq couches et membranes.

Les modifications qui provoquent une déformation de la cornée transparente sont appelées maladies ectasiques. Leur évolution est généralement progressive, mais difficilement prévisible dans certains cas. Si seules les zones centrales s'amincissent, on parle de kératoconus. Si toute la cornée se bombe comme une sphère, on parle de kératoglobe. Si l'astigmatisme est extrême et que la périphérie inférieure s'amincit, il s'agit d'un kératotorus ou d'une dégénérescence marginale pellucide.

Le terme est composé de "keras" = (grec pour) corne et "konus" = (latin pour) cône et désigne ainsi une protubérance conique de la cornée.

En raison de la surface avant et arrière de plus en plus irrégulière de la cornée, la qualité de l'image des objets vus en souffre. L'environnement est de plus en plus déformé. La sensibilité à l'éblouissement s'accroît également. La vision crépusculaire et nocturne est altérée. Au début, la vision peut encore être suffisamment optimisée avec des lunettes. Si, à un stade plus avancé, la performance visuelle obtenue avec ces dernières n'est plus suffisante, les lentilles de contact stables de forme spéciale deviennent longtemps le moyen de premier choix.

Elle pallie les irrégularités de la cornée et permet une impression de vision presque "normale" grâce à une "lentille lacrymale" qui se forme entre la surface antérieure de la cornée et la surface postérieure de la lentille de contact.

Avec une moyenne d'un patient pour 2.000 habitants en Europe, les maladies ectasiques de la cornée ne sont pas si rares. Au stade initial, elles sont à peine reconnaissables et sont donc souvent "ignorées". L'ophtalmologue expérimenté devient toutefois attentif lorsque les valeurs des verres de lunettes doivent être modifiées fréquemment en peu de temps.

Le kératocône débutant ne peut pas être diagnostiqué avec certitude à la lampe à fente. Pour cela, il est nécessaire d'obtenir une image de la courbure en surface, basée sur un ordinateur, appelée analyse tomographique de la cornée.

En cas de doute et pour délimiter précisément les différentes formes, il est aujourd'hui indiqué d'examiner la rigidité de la cornée avec l'Ocular Response Analyzer (ORA) en utilisant le Keratoconus Match Index (KMI) ou le Corvis.

Dans l'état actuel des connaissances médicales, le kératocône n'est pas "guérissable". La raison de la protubérance et de l'amincissement partiels est une faiblesse biomécanique de la cornée. Entre-temps, des interventions microchirurgicales permettent de lutter contre la progression de la maladie. Il s'agit notamment du durcissement artificiel de la cornée (= crosslinking riboflavine-UVA), qui "gèle" le stade de la maladie dans de nombreux cas.

Une autre possibilité consiste par exemple à implanter des segments d'anneaux dans la cornée de manière presque invisible. Cette intervention permet non seulement d'aplatir et de régulariser la courbure de la cornée mais aussi de stabiliser le processus.

Dans les cas avancés, il reste en dernier recours une kératoplastie lamellaire ou perforante (= trnasplantation de la cornée). Cette opération consiste à remplacer le tissu aminci et cicatrisé par du tissu clair provenant d'un donneur.

Jusqu'à présent, la science n'a pas encore réussi à percer le mystère de la cause du kératocône et de ses formes apparentées. Il existe apparemment certaines prédispositions génétiques, mais des facteurs exogènes, tels qu'un frottement excessif des yeux, semblent également jouer un rôle. Le kératocône est souvent associé à d'autres maladies ou syndromes, tels que la dermatite atopique, les allergies, le syndrome de Down (=trisomie 21) et l'hypothyroïdie.